11/10/2004
c'était ce matin.
je me souviens que j'ai vu le soleil se lever, au dessus des champs derrière, ce qui est plutôt rare quand je passe la nuit à boire comme un trou.
au début, je pensais que je buvais parce que je ne réussissais pas à dormir. c'était mon excuse officielle, mais comme toute excuse officielle, c'était en réalité un sacré baratin.
l'alcool m'endormait, certes, mais il avait surtout la faculté de m'empêcher de me poser des questions.
or cette nuit, cela n'a pas suffi, et je suis sorti, sans même tituber, dans la cour derrière laquelle monte une petite colline cultivée.
à l'intérieur de la maison, les premières pistes de NACHTARMEE tournaient en boucle, et cela donnait au lever du soleil une allure martiale, comme une ouverture d'opéra post-apocalyptique, si tant est que cela puisse exister.
Silvana n'est pas sortie cette nuit, et je pense que c'est ça qui m'a le plus perturbé, car dans l'habitude, dans la répétition des choses, on finit par trouver une logique, sa propre logique invisible, qu'on ne s'avoue jamais, mais qui est là, et qui nous rassure. cassez l'habitude, et d'autres schémas doivent se mettre en place, d'autres scénarios s'élaborer, d'autres incertitudes qui nous font vaciller.
par exemple, c'est peu être indécent de dire ça, mais avec Silvana, nous ne baisons même plus.
et toutes les pièces de la maison ont perdu leur odeur de spermicide.
et toutes les pièces de la maison redeviennent fécondes,
comme le fameux ventre de la bête immonde.
quelque chose est cassé.
quelque chose est en train de naître.
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