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KURSE & INDIZES
IL NE S'EST RIEN PASSE

20/10/2004
 
VÔMI / LARMES / MONOXYDE
je ne suis pas du genre à m'effondrer.
généralement je supporte. tout.
ça n'est pas que rien ne m'affecte. mais c'est une sorte de blocage.
beaucoup de choses peuvent entrer. librement. on doit appeler ça la sensibilité.
mais rien ne sort jamais. ou alors sous la forme débridée d'un texte. ou d'une musique. mais en quantité insignifiante. et de manière insignifiante.
alors j'ai souvent envie de pleurer. ou du moins je crois.
parce que je ne pleure pas.
et aussi j'ai souvent envie de vômir.
mais je ne vômis pas.
j'ai parfois la sensation de fumer cigarette sur cigarette. d'aspirer une fumée mortelle que je ne recrache jamais. comme ces gens qui se suicident au monoxyde de carbone. en reliant leur pot d'échappement à l'habitacle de leur voiture. en circuit fermé.
certaines pensées sont une forme abstraite de monoxyde de carbone.
qu'il faudrait évacuer. mais qui tournent. indéfiniment.
un atome d'oxygène. un atome de carbone. soudés l'un à l'autre.
indisociables. et mortels.
et tout est une question de concentration.
passé un certain pourcentage de monoxyde dans l'habitacle. la vie y devient impossible.
c'est la concentration qui est importante. et sans être physicien. il est simple de comprendre que la réduction de l'espace entraîne l'augmentation de la concentration.
je ne vais pas travailler aujourd'hui.
je ne sors même pas de la chambre.
je réduis l'espace.
pour qu'en moi bouillonnent les flux.
je suis l'exact opposé d'une planète tellurique.
je suis une géante gazeuse.
en modèle réduit.
je suis Jupiter. allongée. tremblante. dans une chambre à coucher.
regardez mes reflets orangés.
regardez ma zone de surpression.
de loin. ce doit être joli.
ce sont des vents. fonçant à 600 km/h.
qui me balaient.
en circuit fermé.